Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Un Journal Présenté Par :

  • la carne
  • Blog complètement partial garanti sans OGM ni carte de presse. On a son honneur, tout de même.
  • Blog complètement partial garanti sans OGM ni carte de presse. On a son honneur, tout de même.

Météo


Si t'as froid l'hiver, brûle un ministère.

Si l'hiver est dur, brûle une préfecture.
14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 21:21

Entendu au Café de Flore...
 


BERNARD-HENRI, pensif
 

J'ai arpenté les auberges bosniaques et les palaces des confins géorgiens... J'ai connu les cinq continents et côtoyé la misère du service de nombreux Hilton... il est temps, je me l'avoue, de jeter un regard lucide sur ces pérégrinations humanitaires. Certes, j'ai accompli pour l'humanité (enfin, au moins pour "Le Point") des travaux herculéens dans le domaine de la pensée contemporaine. Mais je dois dès à présent commencer à songer à la postérité. Et je ne parle pas des rejetons dombasliens dont je suppose qu'aucun ne pourra prétendre à relever le gant de porter haut mon nom auréolé de gloire. 


 

SOCRATE


Eh, ton auréole, elle sent la crème fouettée, Nanard ; ce qui va rester de toi, c'est une tache de tarte sur un costar. Tu as raison sur un point , celle de ta progéniture ; pour ma part, j'aurais jamais échangé mon bidon de Platon contre ton baril d'Arielle.


 

BERNARD-HENRI
(furieux, jetant d'un geste rageur son écharpe blanche en arrière)


Quoi, quoi ? Allez, relève-toi si t'es un homme !
(puis, réalisant :)
Mais je te connais !


 

SOCRATE


Eh, connais, connais... Connais-toi toi-même d'abord !
Du calme, BHV, je suis pas Le Gloupier et je dis ça pour rendre service. Tu me remercieras le jour où la fournée de cuistres prétendument penseurs de notre époque se fera épingler aux portes des granges, les Finkelkraut et consort, et que grâce aux enseignements que je vais te donner, là, maintenant, tu vas les coiffer au poteau et devenir le Voltaire incontesté du XXIème.


 
BERNARD-HENRI


Arrondissement ?

 

SOCRATE


Siècle, crétin !

 

BERNARD-HENRI


Merveilleux ! Cher Maître, m'allez-vous convoyer vers le théâtre furieux de conflits exotiques riches en réflexions sur la Rive Gauche et en alcools fins ? Ou bien au sommet de quelque building américain pour apercevoir depuis le penthouse la futilité de l'agitation des villes ?

 

SOCRATE


(Soupir)
C'est pas gagné... Bon, marchons un peu, j'aperçois pas loin l'Hôtel du Pou Nerveux et du Philosophe Réunis, je vais te montrer ce que c'est qu'un péripatétitien. Et puis ça te changera des George V divers que tu polluas de ta présence impudique de charognard.

 

*
*      *


(Jetons le voile sur la maïeutique qui s'opéra alors, et reprenons à la sortie de l'Hôtel)

 

*
*      *


 

BERNARD-HENRI, boîtant


Tout est clair pour moi, désormais ! Je suivrai ton enseignement, ô Socrate, père des Hommes ! Vite, une pharmacie !


 

SOCRATE


N'oublie pas : dans "ciguë", le tréma est sur le "e".


 

Partager cet article
Repost0

commentaires